Un intermédiateur ou une intermédiatrice LSF (langue des signes française) lève les obstacles linguistiques et culturels entre des interlocuteurs entendants et sourds. Il ou elle veille à l'équité et à l'autonomie maximale de chaque personne pendant un échange.
Code ROME : E1108
L'intermédiateur/trice intervient, le plus souvent en binôme avec un interprète en LSF (langue des signes française), lors d'échanges entre des personnes sourdes et entendantes. Pendant une intervention, il ou elle, cadre les discussions, reformule les discours ou propose d'autres outils de communication, si besoin. Il ou elle peut également préparer son intervention en amont, afin d'appréhender d'éventuelles difficultés, rassurer son interlocuteur mais aussi lui expliquer à nouveau ou confirmer les échanges.
Les intermédiateurs doivent maîtriser la LSF et le français, avoir une bonne connaissance de la culture sourde et d'excellentes capacités d'adaptation et de résistance au stress. Ils doivent aussi savoir communiquer de manière appropriée et respectueuse. Ils savent utiliser différents moyens de communication pour s'adapter aux besoins de tous. Le sens de l'écoute, la patience, la bienveillance, l'empathie ou la diplomatie sont des qualités indispensables.
Pendant une conversation entre 2 interlocuteurs, directement en LSF (langue des signes française) ou par le biais d'un ou d'une interprète français/LSF, les intermédiateurs sont des tiers facilitant la communication. Ils interviennent dans l'échange suivant la compréhension de chacun pour reformuler les propos et garantir l'autonomie de tous. Les intermédiateurs peuvent aussi recevoir seuls leurs interlocuteurs, avant ou après un rendez-vous, pour préparer la situation, appréhender les difficultés à venir, rassurer, donner des informations complémentaires de nature culturelle ou linguistique.
Des activités variéesLes intermédiateurs préparent leur intervention en récoltant des informations auprès de leurs collègues, des professionnels, et des interlocuteurs. Ils préparent la stratégie de communication à mettre en place avec l'interprète français/LSF. Pendant l'intervention, ils se présentent, expliquent leur mission et organisent le placement de chacun. Ils proposent des outils de communication supplémentaires si nécessaire, et s'assurent de la bonne compréhension par tous les interlocuteurs. Après l'intervention, ils peuvent être amenés à faire un bilan de la situation de communication avec l'interprète français/LSF. Si besoin, ils peuvent participer à des entretiens avec d'autres professionnels, pour assurer une meilleure compréhension de l'échange passé par l'usager demandeur.
Être intermédiateur ou intermédiatrice nécessite de nombreuses compétences dont la connaissance de la culture sourde et entendante, une excellente maîtrise de la LSF (au moins le niveau C1 du CECRL-Cadre européen de référence pour les langues) et du français, l'utilisation variée d'outils de communication... Cela suppose de bonnes capacités de reformulation dans les 2 langues et les 2 cultures.
Gérer des échangesLors d'échanges, les intermédiateurs gèrent les situations (stress, conflit...) et les échanges (attitudes, regards, etc.). Ils garantissent la bonne participation des interlocuteurs sans jamais se mettre à leur place. Les intermédiateurs travaillent en étroite collaboration avec les interprètes français/LSF. Tenus au secret professionnel, ils appliquent également les principes de neutralité, d'impartialité et de respect des propos de tous les intervenants.
Qualités relationnellesLes intermédiateurs sont bienveillants et empathiques. Pendant les échanges, ils savent se montrer disponibles et patients. À l'écoute de leurs interlocuteurs, ils font preuve de diplomatie et de pédagogie pour faciliter la communication.
La demande en intermédiateurs et intermédiatrices étant très forte, leur insertion professionnelle est donc assez facile. L'activité est historiquement née au sein des UASS (unités d'accueil et de soins pour les patients sourds en langue des signes), mais commence à croître en dehors de ces dispositifs, pour répondre aux situations administratives, judiciaires, médicales, etc.
Des employeurs variésLes jeunes diplômés peuvent travailler au sein d'une UASS, rejoindre une structure externe, ou développer leur propre activité. La majorité des intermédiateurs travaille dans une structure hospitalière, en étroite collaboration avec les autres équipes de l'établissement. D'autres lieux d'exercice sont encore possibles : structures externes avec intervention à domicile, dans les administrations, les tribunaux, les prisons et les maisons d'arrêt, les services psychiatriques et sociaux, chez des professionnels de la santé, du droit, de la finance, etc. ou dans un service spécialisé d'intermédiation.
Le métier est accessible avec un bac + 5, préparé à l'Université Toulouse-Jean Jaurès.
Niveau bac + 5
Master traduction et interprétation, parcours LSTIM (langue des signes, traduction, interprétation et médiation linguistique), option médiation