L'audiodescriptrice ou l'audiodescripteur permet aux personnes non-voyantes ou malvoyantes de suivre un film, une pièce de théâtre, une expo, une rencontre sportive, etc. en leur racontant ce qui se passe. Un métier essentiel et complexe.
Code ROME : L1203
Permettre aux non-voyants de s'imaginer un film, une rencontre sportive ou un spectacle, tel est le travail de l'audiodescriptrice ou de l'audiodescripteur. Visionnages multiples, écriture concise et précise sont indispensables pour une audiodescription de qualité qui ne peut tout dire puisqu'elle doit s'insérer entre les dialogues ou les bruitages importants. Les audiodescripteurs sont souvent auto-entrepreneurs. Ils travaillent surtout pour des sociétés de productions audiovisuelles, mais également pour un théâtre, une commune, un musée, etc. Les audiodescripteurs sont avant tout des auteurs qui maîtrisent parfaitement la langue française pour trouver le mot juste et évocateur, mais ils peuvent aussi être acteurs et interpréter leurs textes que les non-voyants écouteront.
L'audiodescriptrice ou l'audiodescripteur est d'abord une autrice ou un auteur qui écrit ses interventions avec précision. La recherche du mot juste, concis qui donnera une idée aux auditeurs de ce qu'ils ne peuvent voir est un vrai challenge, d'autant que les interventions ne doivent ni chevaucher les dialogues ni occulter les bruits importants du spectacle.
Préparer ses interventionsVisionner un film plusieurs fois, assister aux répétitions d'une pièce de théâtre ou d'un spectacle de magie, travailler en amont avec un conférencier de musée... sont des périodes de travail préliminaires essentielles pour les audiodescripteurs. Ils travaillent à partir d'un enregistrement ou d'une captation qui leur permet de repérer les faits importants à exposer.
Enregistrer et jouerLes audiodescripteurs (qui sont aussi des acteurs) peuvent enregistrer leur texte ou le transmettre à des professionnels. Pour une représentation scénique, les audiodescripteurs assistent aux spectacles accompagnés des personnes non-voyantes, leur distribuent les casques audio et adaptent le texte préparé en amont en cas de changements sur scène. À la fin de la représentation, un debriefing avec les auditeurs permet de faire des corrections.
L'audiodescriptrice ou l'audiodescripteur est sensible au handicap et sait se mettre à la place des auditeurs. Suivre un film les yeux fermés permet de se rendre compte du travail à réaliser. Attention, sens de l'observation et concentration sont déterminants pour repérer les informations visuelles importantes à décrire (actions, décors, costumes, expressions...) car il faut forcément faire des choix, sans pour autant dénaturer l'oeuvre.
EfficacitéL'audiodescriptrice ou l'audiodescripteur doit s'effacer au profit du spectacle. Il ou elle doit repérer les informations pertinentes à donner aux non-voyants et choisir précisément ses mots pour faire des commentaires concis mais très évocateurs, au bon moment, sans couvrir les dialogues ou les bruitages importants. C'est un travail d'analyse et d'écriture qui nécessite une grande maîtrise de la langue française.
TechniquesOutre la maîtrise du traitement de texte, les audiodescripteurs peuvent être amenés à utiliser des logiciels spécifiques de sous-titrage, comme Mosaïc. Ils font attention à la durée de leurs interventions, au rythme, au placement et au calage dans la bande son générale qui comprend dialogues, bruitages, musique... On peut aussi leur demander de réaliser leur bande son ou d'interpréter leur audiodescription.
En moyenne 15 euros brut de l'heure dans l'audiovisuel ou pour les musées ; de 30 à 38 euros brut de l'heure pour le théâtre.
L'audiodescriptrice ou l'audiodescripteur qui aura fait ses preuves pourra espérer se faire embaucher dans une société de production audiovisuelle, mais les places sont peu nombreuses. Pourtant, la demande s'accélère notamment grâce à la loi qui oblige les chaînes ayant plus de 2,5 % d'audience à proposer des programmes audio-décrits. L'audiovisuel est tout de même le secteur qui emploie le plus d'audiodescripteurs, mais essentiellement en free-lance.
Plusieurs casquettesIl est conseillé d'avoir plusieurs cordes à son arc dans le métier. Même si la pratique est un peu différente, alterner entre l'audiodescription audiovisuelle et les spectacles vivants, par exemple, permet d'augmenter ses revenus et d'élargir son réseau. Beaucoup d'audiodescripteurs sont aussi acteurs et interprètent également leurs textes. D'autres se lancent parallèlement dans la formation... d'audiodescripteurs !
Sortir du lotChaque année, les " Marius de l'audiodescription " sont remis en amont de la cérémonie des Césars et récompensent le meilleur travail d'audiodescription d'un film. Organisé depuis 2018 par le CNC (Centre national du cinéma et de l'image animée) et la CFPSAA (Confédération française pour la promotion sociale des aveugles et des amblyopes), cette cérémonie est un bon moyen pour se faire repérer et donner un coup d'accélérateur à sa carrière.
Pour exercer ce métier, il est préférable d'avoir suivi un cursus post-bac littéraire suivi d'une formation professionnelle courte et spécifique. Certains organismes (publics ou privés) comme par exemple, l'INA (Institut national de l'audiovisuel), l'IMDA (Institut des métiers du doublage et de l'audiovisuel), les associations ASA (All Services Access commentateurs audiodescripteurs), Écouter l'image ou Valentin Haüy en proposent. Ces formations s'adressant en priorité aux professionnels de l'audiovisuel, aux journalistes, aux comédiens, etc. mais pas exclusivement.