Généraliste ou spécialiste, le médecin humanitaire a une triple mission : soigner des populations dans un contexte de crise, mettre en place des programmes de prévention et de développement des soins, former des équipes médicales sur place.
Code ROME : J1102
Généraliste ou spécialiste, le médecin humanitaire a un triple rôle : soigner des populations dans un contexte de crise, mettre en place des programmes de prévention et de développement des soins, former des équipes médicales sur place. Il est recruté par une ONG (organisation non gouvernementale) pour une mission de quelques semaines à 1 an. De nombreux médecins alternent missions humanitaires et exercice en France. Possibilité d'évoluer vers la fonction de coordinateur médical de mission.
Le médecin humanitaire intervient dans différents contextes : soins d'urgence lors de conflits ou de catastrophes, mise en place de services de santé de post-urgence, ou programmes de santé orientés vers la prévention et l'éducation à la santé, sur du long terme.
Adapter ses soinsLe médecin humanitaire, généraliste ou spécialiste, prescrit et soigne lors de consultations dans des centres mobiles ou des hôpitaux. En situation de crise, il doit adapter sa pratique à des moyens techniques limités. Il faut parfois faire face à des pénuries de médicaments et de matériel, mais aussi d'équipements tels que les radios ou les examens biologiques. Une grande sûreté de diagnostic est alors nécessaire.
Planifier et managerDans le cadre d'un programme de développement, le médecin humanitaire évalue les besoins de la population et met en place des actions de prévention : programmes axés sur la tuberculose, les maladies tropicales, le VIH, la drogue... Médecin nutritionniste, il peut piloter des projets de prévention de la malnutrition et mettre en place des centres de renutrition. Quel que soit le contexte, il encadre des infirmiers et du personnel local. Et peut être amené à analyser l'offre de santé du secteur (enquête sur les centres de soins d'une région, par exemple).
Les missions humanitaires font appel à des médecins généralistes et spécialistes. Les formations en nutrition, santé publique et communautaire, épidémiologie, maladies parasitaires, médecine tropicale, maladies infectieuses et médecine d'urgence sont un atout. Les pathologies et les traitements diffèrent souvent des pratiques occidentales.
Du sang-froidUn contexte de crise impose des conditions de travail précaires. Par exemple, mener un accouchement sans eau ni électricité. De plus, il faut parfois interrompre une consultation pour respecter les règles de sécurité. Proche du patient, le médecin humanitaire prend en compte la culture de la population qui l'entoure. Il doit comprendre son fonctionnement et le respecter. Le travail quotidien avec le personnel local permet d'assimiler ces règles.
24 heures sur 24Il arrive qu'un chirurgien opère 24 heures d'affilée sur des sites de catastrophe. Ce métier demande une bonne résistance physique. Ainsi que la capacité à s'adapter à un mode de vie peu confortable et en communauté. Il faut donc être curieux et ouvert d'esprit puisque l'on travaille avec des gens venus de tous horizons.
La plupart des ONG (organisations non gouvernementales) recrutent leur personnel expatrié sous statut de volontaire. Les volontaires de la solidarité internationale bénéficient de la prise en charge du transport, de l'hébergement et des frais de vie sur place, de la couverture sociale et d'une indemnité mensuelle. Le volontariat médical s'insère relativement facilement dans la continuité d'une carrière.
En lien avec la FranceLes missions durent de quelques mois à 1 an. Les médecins libéraux alternent souvent missions et remplacements de médecins en France. Ceux qui ont participé à des actions de santé publique éprouvent parfois le besoin de continuer dans cette voie, de retour en France. Côté spécialités techniques (chirurgiens, anesthésistes), les missions sont souvent très brèves (1 à 2 semaines).
De la coordinationAvec de l'expérience, le médecin humanitaire peut évoluer vers la gestion de programmes de santé humanitaire. Le coordinateur médical participe à l'analyse des besoins. Il élabore aussi des projets en relation avec les autorités locales. Certains médecins accèdent à des postes de coordinateur au siège de l'ONG.
Les ONG recrutent aussi bien des médecins généralistes que spécialistes. Les internes titulaires de la licence de remplacement peuvent également être recrutés. Pratique de l'anglais indispensable.
Entre 9 ans et 11 ans sont nécessaires pour former un médecin humanitaire. Des études longues à l'université, qui débouchent sur le diplôme d'État de docteur en médecine. Le cursus se déroule en quatre grandes étapes :
Tout interne ayant validé 3 semestres dont le stage chez un praticien peut demander une licence de remplacement qui permet de s'engager dans certaines ONG.
Les médecins peuvent suivre une formation en 2 ans conduisant à une capacité en médecine tropicale ou en médecine d'urgence. Ces spécialisations sont recherchées par les ONG.