Il n'a pas son pareil pour faire apparaître et disparaître un décor. Peu reconnu, le machiniste-constructeur est pourtant indispensable. Un métier tremplin pour accéder à d'autres fonctions.
Code ROME : L1506
Sur un plateau, le machiniste organise l'espace et le montage des décors d'un spectacle. En tant que machiniste-constructeur, il travaille dans un atelier et fabrique tous les éléments du décor en utilisant son savoir-faire dans les domaine du bois, du métal, de la ferronnerie... ou de la couture. En tant que machiniste de plateau, il fait fonctionner les décors. Son travail s'effectue le plus souvent en équipe. Entretenir un réseau professionnel, acquérir des compétences multiples... sont indispensables pour faciliter un emploi régulier dans un secteur où l'intermittence prévaut.
Embauché sous l'appellation unique de « machiniste-constructeur », ce professionnel exerce en réalité deux fonctions distinctes. Le machiniste-constructeur fabrique le décor ; le machiniste de plateau le fait fonctionner.
Multitâche et polyvalentDans un atelier de construction, le machiniste-constructeur fabrique des décors à partir des plans fournis par le décorateur-scénographe. Bois, métal, latex... Il peut utiliser toutes sortes de matériaux. Polyvalent, il est à la fois menuisier, soudeur et même ferronnier.
Jamais sans sa boîte à outilsAvant et pendant le spectacle, le machiniste de plateau assure les mouvements de décors et d'accessoires entre deux scènes. Sa boîte à outils ne le quitte jamais (pour poser ou enlever une vis, par exemple). Responsable des tâches liées au fonctionnement du lieu, il se charge d'entretenir le matériel, de réceptionner les marchandises.
Responsable du décorAffecté au plateau ou à l'atelier, le machiniste évolue ensuite vers le métier de régisseur plateau ou chef constructeur. Avec son équipe, il est responsable du décor, depuis le transport jusqu'à la machinerie. Avec le décorateur, il étudie la faisabilité technique, choisit les matériaux, passe les commandes et organise l'atelier en coordonnant les différents corps de métiers.
Le travail du machiniste exige un engagement physique important pour la manipulation des décors. Mais aussi de la rigueur pour les tâches délicates, ainsi qu'une bonne réactivité pour faire face à l'imprévu. Il doit, par ailleurs, s'adapter aux évolutions des équipements et posséder des notions dans le domaine des systèmes mécaniques automatisés.
Une certaine humilitéDiplomatie et qualités relationnelles sont recommandées. Car le machiniste partage les coulisses avec les artistes, le temps des répétitions et des représentations, moments de grande tension pour tous. Travaillant aux côtés des équipes son et lumière, il doit suivre précisément les instructions de son chef. Mieux vaut faire preuve de discipline... et même d'une certaine humilité.
Une grande flexibilitéComme les autres professionnels du spectacle, il doit s'adapter à des horaires décalés, le soir et le week-end. Il peut également être amené à se déplacer au rythme des tournées.
La plupart des machinistes-constructeurs ont le statut d'intermittent du spectacle. On compte aujourd'hui environ 4 000 ouvriers du décor et du plateau dont un peu plus de la moitié seulement travaille régulièrement. Les machinistes travaillent en moyenne 87 jours par an. La durée de chaque contrat d'un constructeur est très variable et dépend de l'importance des projets. Dans les grosses structures, un chantier peut prendre 5 jours comme une année complète !
Un savoir-faire très appréciéPour augmenter ses revenus, le machiniste peut exercer dans d'autres secteurs d'activité. Le développement des salons professionnels lui offre des débouchés. Plus largement, ses compétences dans les domaines du bois, de l'électricité ou de la peinture lui permettent de s'intégrer dans de nombreux secteurs avec un minimum d'adaptation.
La scène à portée de mainCertains machinistes franchissent le pas séparant la construction de la conception et suivent des formations de scénographe. D'autres s'appuient sur leur connaissance du monde du spectacle pour monter leur propre compagnie.
Traditionnellement, le métier de machiniste est accessible après un CAP de menuisier, d'ébéniste, de serrurier, de tapissier... Toutefois, le niveau d'entrée tend à s'élever jusqu'à bac + 2.