« Pas de pied, pas de cheval » : cette expression anglaise traduit le rôle central du maréchal-ferrant. Sans lui, le cheval marcherait à vif. Un vieux métier qui reprend vigueur avec la floraison des centres équestres.
Code ROME : A1502
Protéger les pieds du cheval de l'usure et remédier aux problèmes d'aplomb et de forme, c'est la mission du maréchal-ferrant. Mais pas seulement. Très souvent, ce professionnel veille aussi à la dentition des équidés, à la forme de l'animal dans sa globalité, devenant ainsi le meilleur allié du vétérinaire. Un métier passion exclusivement au contact des chevaux ? Pas toujours ; vaches, boeufs, taureaux... peuvent bénéficier, eux aussi, des bons soins de ce chausseur animalier.
Les sabots ne sont rien d'autre que des ongles, qui poussent en permanence. Il faut donc les nettoyer et les ferrer environ tous les mois. Après avoir retiré l'ancien fer, le maréchal-ferrant « pare » le pied de l'animal, en prenant soin d'enlever l'excédent de corne à l'aide d'un boutoir et d'un rogne-pied. Une fois le fer chaud, il est transformé en semelle, ajusté au sabot, puis cloué ou collé selon l'activité (course, corrida, promenade, repos...). C'est donc une confection sur mesure. Des fers thérapeutiques ou orthopédiques peuvent être utilisés en cas de pathologie ou de défaut d'aplomb du cheval.
Veiller à l'état de santé du chevalOutre le travail de ferrage, le maréchal-ferrant veille à la santé générale de l'animal. Aussi peut-il prendre en charge l'hygiène de la bouche et des dents du cheval pour lui éviter tout souci de masticage, de déglutition et de digestion. Mais, dans ce domaine, il est en concurrence avec les vétérinaires, et avec les dentistes équins, métier récent mais sans formation professionnelle dédiée.
S'occuper des équidés... et des bovidésChevaux, ânes, mules... mais aussi vaches, boeufs, taureaux... Le maréchal-ferrant peut intervenir aussi bien sur les équidés que sur les bovidés.
Manipuler le cheval, le maîtriser s'il manifeste son mécontentement, se courber au-dessus du sabot, se baisser pour attraper les outils (dégorgeoir, dérivoir, mailloche...) ou porter le matériel de forge... Autant de postures, inhérentes à l'activité du maréchal-ferrant, qui mettent le dos à rude épreuve. S'il n'est pas nécessaire d'être particulièrement fort, une grande maîtrise de soi aide à approcher l'animal et à le calmer, ce qui évite de le sangler.
Savoirs et savoir-êtreSur un plan pratique, il faut connaître les techniques de forge, l'anatomie du pied et de la bouche du cheval, et les soins à lui apporter. Ce métier exige donc des connaissances scientifiques associées à un esprit pratique. Sans compter un intérêt pour les chiffres et de la rigueur afin de bien gérer l'entreprise. Enfin, le goût du contact facilite les relations avec la clientèle.
La mode de l'équitation auprès du jeune public a de nouveau mis en lumière le maréchal-ferrant, qualifié il y a peu de métier du passé. Les effectifs ont même crû ces dernières années, même si le secteur reste très confidentiel. Pour preuve : environ 1700 emplois se rapportent à la maréchalerie alors que la filière équine en compte 65 000. Rares sont ceux qui bénéficient du statut de salarié. Sur les 1700 professionnels recensés, 1500 gèrent leur entreprise en tant qu'artisans. La plupart des maréchaux-ferrants sont des hommes, mais les femmes peuvent aussi s'y faire une place. Tous doivent accepter les week-ends grignotés, pour cause d'urgence. Beaucoup changent de métier, après plusieurs années menées tambour battant.
Se spécialiser pour évoluerDents et sabot : la formation qui mène à l'exercice de maréchal-ferrant est généraliste. Au fil des années, ce professionnel peut choisir de se spécialiser en orthopédie équine, profession rare et recherchée. À condition toutefois d'acquérir des connaissances supplémentaires en hippologie, en soins vétérinaires et en anatomie du pied.
Deux cursus seulement donnent accès à la profession de maréchal-ferrant. Diplôme de base, le CAP agricole prépare à la pratique auprès des chevaux comme à la gestion de l'entreprise. Le BTM renforce les bases de ferrage et permet d'approfondir les connaissances en orthopédie, santé, hygiène.
À noter : on peut devenir maréchal-ferrant au sein de la prestigieuse garde républicaine après recrutement comme sous-officier de gendarmerie et formation complémentaire.