Sage-femme signifie "qui a la connaissance, l'expérience de la femme". Le terme "femme" fait référence à la femme enceinte, et non au sexe de la personne qui exerce le métier. On parle donc de femme sage-femme ou d'homme sage-femme, bien que le métier ne soit représenté que par 2.6% d'hommes. Si la naissance est le point d'orgue du métier, il s'agit aussi d'accompagner la femme enceinte tout au long de la grossesse et jusqu'au 7e jour de vie du bébé. Avec des responsabilités de plus en plus importantes.
Code ROME : J1104
La femme sage-femme ou l'homme sage-femme suit la future mère du début de sa grossesse jusqu'à la naissance de son enfant. Il/elle assure la surveillance médicale de la grossesse, pratique les accouchements et donne les premiers soins à la maman et au bébé. Formé/e pour accompagner un accouchement normal, il/elle fait appel à un obstétricien ou chirurgien en cas de problème. Cette profession s'exerce majoritairement en hôpital ou en clinique, mais l'activité libérale se développe de plus en plus.
La femme sage-femme ou l'homme sage-femme assure le suivi de la grossesse normale. Son intervention est d'ordre à la fois médical (échographies, surveillance du foetus, dépistage des facteurs de risques...) et psychosocial (suivi psychologique de la future mère, séances de préparation à l'accouchement). Dans un centre de PMI (protection maternelle et infantile) ou de planification familiale, il/elle joue surtout un rôle d'information et de prévention : séances d'information, visites à domicile, sensibilisation aux risques d'accouchement prématuré...
Assurer les accouchementsÀ l'hôpital, il/elle assure les accouchements seul/e dans 70 % des cas. Il/elle surveille, pas à pas, l'évolution du « travail » jusqu'à la naissance. Si un risque se révèle ou qu'une césarienne est à prévoir, il/elle fait appel au gynécologue-obstétricien ou au chirurgien. Après la naissance, avec le puériculteur ou la puéricultrice, il/elle examine le nouveau-né, contrôle ses réflexes et sa bonne santé. Lorsqu'il/elle exerce en libéral, au domicile, il/elle intervient sans la présence d'une équipe médicale : mieux vaut une solide expérience derrière soi.
Assurer le suivi postnatalDurant les jours qui suivent, il/elle surveille le nouveau-né et prodigue les soins nécessaires à la mère. Il y a les suites de couches, la visite post-natale, voire la rééducation post-natale. Au-delà, les femmes et hommes sages-femmes sont maintenant autorisés à proposer à toute patiente en bonne santé des consultations de contraception et de suivi gynécologique de prévention.
Assurer le suivi de la femme en bonne santéLes sages-femmes ont également élargi leur rôle en suivant la femme en bonne santé, depuis son adolescence jusqu'à la ménopause. Leur domaine d'intervention s'arrête en cas de diagnostic pathologique : ils/elles orientent alors la patiente vers un médecin spécialiste (gynécologue ou obstétricien). Les sages-femmes pratiquent également le suivi gynécologique : réalisation de frottis, prescription et pose de moyens contraceptifs, avortement médicamenteux, dépistage de cancers féminins...).
Doté/e de compétences scientifiques et médicales, la femme sage-femme ou l'homme sage-femme possède aussi un excellent sens relationnel. Sa capacité à établir une relation de confiance avec la patiente est primordiale. C'est un métier d'aide et de soutien, où pédagogie et disponibilité sont indispensables.
EnduranceUne grande résistance physique et nerveuse est attendue, notamment à cause des horaires variables (gardes, travail de nuit et le week-end)... Les bébés n'arrivent pas toujours aux heures de bureau ! Il/elle doit pouvoir enchaîner les accouchements même si il/elle est fatigué/e. Sans compter que sa responsabilité est lourde, et le stress jamais loin. Mieux vaut donc avoir les nerfs solides.
Grande stabilité émotionnelleSi la femme sage-femme ou l'homme sage-femme partage des moments forts avec les futurs parents, il/elle fait parfois face à des situations difficiles : un handicap à annoncer ou des complications de grossesse à gérer. Rassurant/e, il/elle doit répondre avec pertinence aux inquiétudes ou aux interrogations des parents. Il arrive même qu'il/elle soit confronté/e à la mort. Savoir prendre du recul est indispensable.
En 2017, près de 29 000 femmes et hommes sages-femmes étaient en activité (rapport du Conseil national de l'ordre des sages-femmes, janvier 2017). En 2014, 44 % exerçaient au sein de maternités publiques, 13 % dans les maternités privées et les Espic (établissements de santé privé d'intérêt collectif).Ces effectifs sont en augmentation régulière depuis 10 ans, alors que le numerus clausus est stable (1021 places/an).
...mais des emplois stables plus raresAujourd'hui, rares sont les établissements de santé qui proposent un CDI pour les jeunes professionnel/les. Si les établissements publics continuent à embaucher, ils proposent de plus en plus souvent des CDD (contrats à durée déterminée).
Changer d'orientationAvec de l'expérience et une formation spécifique (master en santé publique, management et ingénierie de la santé, biologie...), une femme sage-femme ou un homme sage-femme peut s'orienter vers la recherche, l'enseignement en école de sages-femmes, le paramédical car il/elle bénéficie d'une dispense partielle de scolarité pour exercer certains métiers : ergothérapeute, masseur-kinésithérapeute, infirmier... Il/elle peut encore se spécialiser en puériculture.
5 années d'études sont nécessaires pour devenir sage-femme : 1 an à l'université puis 4 ans dans l'une des 38 écoles de sages-femmes agréées par les régions, dont 2 écoles privées payantes. Dès 2020, la PACES et le concours de 1ère année sont supprimés et remplacés par des parcours d'accès diversifiés : un parcours de licence avec une option "accès santé" dite L.AS, un parcours spécifique accès santé (PASS) avec une option à choisir dans une autre discipline de licence, un parcours constitué par les formations paramédicales.
En 2e et 3e années de maïeutique : anatomie, physiologie, obstétrique et pédiatrie. S'y ajoutent des langues vivantes, de la sociologie, de la psychologie, de l'éthique, du droit et une initiation à la recherche... L'étudiant apprend à suivre une grossesse qui se déroule normalement. Un tiers de la formation est consacré aux stages. En fin de 3e année, obtention du diplôme de formation générale en sciences maïeutiques, de niveau licence.
En 4e et 5e années : elles sont davantage axées sur l'étude des pathologies et des grossesses à risques. On y retrouve les matières des 2e et 3e années. Côté pratique, des stages en maternité ou en pédiatrie sont prévus, assortis d'un stage préprofessionnalisant de fin d'études de 6 mois. Les étudiants doivent également soutenir leur mémoire pour obtenir le DE (diplôme d'État) de sage-femme.